Image: François Chambe
Une zone industrielle en friche engloutie sous la brume hivernale. Le mur d’un cimetière devenu un lieu de passage pour les êtres égarés. Parmi les âmes errantes qui déambulent sur le mur : un jeune homme ayant élu domicile dans sa voiture et une jeune fille ayant pour projet de se suicider. Tels deux funambules désorientés, ils se croisent sur ce fil de pierre et échangent deux ou trois mots. Ils se quittent sur ce bref échange. La nuit tombe. Des notes de musique étonnement gaies s’échappent de l’habitacle d’une voiture où le jeune homme tente de trouver le sommeil. Sur un pont, il aperçoit une jeune fille. C’est la jeune fille au manteau rouge qui semble enfin avoir trouvé le lieu idéal pour orchestrer sa fin. Mais à nouveau la vie sera plus forte. Sous la pâle lumière de la lune, les deux cabossés se mettent à danser. Le lendemain, ils se retrouvent. Pour sceller leurs retrouvailles, un lit les attend en pleine nature. Et si la petite mort était la seule façon convenable de s’unir à la grande mort ?
Conte doux-amer revisité où le petit chaperon rouge de notre enfance prend ici l’apparence d’une jeune fille prête à se jeter dans la gueule de la mort, « Le bon soir » évoque avec pudeur et légèreté la gravité de nos bleus à l’âme dans un monde sans repères qui bannit ses enfants du paradis. A moins que l’amour ne demeure la seule lumière pour mettre un terme à notre cécité.